Henri NAVARRE

De souche Béarnaise devenue parisienne en fin du XVIII" siècle, d'une lignée d'architectes, Henri Navarre est né à Paris le 4 avril 1885. Initié, sur les chantiers par les siens, architectes et décorateurs, qu'il perd de bonne heure, Alexandre, Didier et Valentin Navarre ont été ses maîtres.

Sculpteur sur bois en 1902, à l'École Bernard Palissy, ciseleur, orfèvre, ouvrier d'art, en 1905, il est reçu à l'École Supérieure Nationale des beaux-arts dont il s'écarte pour rechercher l'enseignement technique du Conservatoire des Arts et Métiers (atelier Lucien Magne). Il y étudie le vitrail et la mosaïque.

De 1906 à 1911, il pratique la taille de la pierre sur des façades d'immeubles, modèle de grandes figures en terre cuite.

En 1911, il prend part au concours de Rome comme médailleur ; en 1922, participe au Monument de la Pointe de la Grave ;
En 23 exécute celui de Guynemer ;
En 24 les sculptures et verrières de «  l'Intransigeant »  ;
En 25 le bas-relief des Métiers pour la porte d'honneur de l'Exposition ;
En 26, le fronton de scène du Théâtre de la Michodière ;
En 27, le Christ en verre pour la chapelle de « l'Ile-de-France » ;
En 34, le buste d'Alain ;
En 36, Christ en bronze pour l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire ;
En 38, Grand vase pour le Pavillon de France à l'Exposition de New York ;
En 40-44, recherches de l'emploi de terres à briques de Sologne qui aboutiront au « Porche des Béatitudes » à Montargis ;
En 50, porte de verre de la Monnaie en collaboration avec Jacques Dumond.

Henri Navarre, sociétaire du Salon d'Automne et de la Société des Artistes Décorateurs dont il est vice-président, est membre du Jury de l'École Supérieure Nationale des beaux-arts, du concours de Rome du Conseil supérieur de l'Enseignement des beaux-arts. Il est Officier de la Légion d'honneur depuis 47. Orfèvre, verrier, graveur en médailles et sculpteur Henri Navarre est, à sa manière un homme de la Renaissance : un artiste complet. Bien qu'il soit d'une culture peu commune et attiré par la Philosophie de l'art.

« Les entretiens chez le sculpteur, » d'Alain ont été écrits après les séances de pose, il y a chez cet artiste un goût artisanal pour la matière, pour le métier. « Tout part des mains », affirme-t-il.
A ses conceptions esthétiques il faut des moyens d'expression logiques obtenant du support : bronze, verre, pierre ou terre à briques, la concordance sensible avec l'idée et c'est en sculpteur qu'il signera les vases en verre dont s' honorent maintes collections.

C'est ainsi que médailleur il a renoncé à la réduction mécanique de la maquette en plâtre pour revenir à l'ancienne gravure directe en creux du « coin » d'acier et qu'il a imaginé ses sculptures en verre, non point taillées mais estampées, telles des céramiques dans le moule.

En jouant de toutes les incidences créées par la matière fluide, vivante, il obtient des zones brillantes, des éclats de transparence ou une matité rugueuse qui font de chacun de ses masques, de ses torses et en particulier du grand Christ de l'Ile de France une oeuvre dans laquelle la pâte du verre et le feu collaborent intimement avec la volonté créatrice de l'artiste.

Expérimentateur toujours en éveil, c'est à la suite de l'exécution d'une peinture murale, variation sur les Ballets de Diaghilev, qu'il adapte la couleur à la forme et reconnaîtra que la polychromie, renouant ainsi avec une tradition séculaire, est la Plus haute expression en cet art.

Qu'il travaille ou conçoive en verrier ou en sculpteur Henri Navarre affirme une étroite dépendance, conséquence de sa formation première, avec l'architecture : « Pas plus que le fruit ne peut naître loin de l'arbre, prendre forme et saveur hors des branches et du climat des feuillages, la sculpture ne peut être, avoir vie et esprit, sans venir de source de l'architecture ».

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 1 de 1954

 

 

 

25 avril 2010, par CRISTIAN : "UNE OEUVRE D'HENRI NAVARRE EST EXPOSEE DANS LE HALL D'ENTREE DU LYCEE ANGUIER A LA VILLE D'EU EN SEINE MARITIME. J'AURAI SOUHAITE AVOIR DES PRECISIONS SUR CETTE OEUVRE ET SAVOIR POURQUOI ELLE EST ARRIVEE DANS CE LYCEE. JE PEUX VOUS ENVOYER UNE PHOTO DE CELLE CI"

 

14 décembre 2007, par Dr. G. BENAIM :"Je possède une tete sculptée dans de la terre réfractaire d'une grande pureté. J'avais connu l'artiste au début des années 70 où il était déjà d'un age trés avancé. Il conservait cependant un regard étonnant qui semblait lancer des éclairs.Le sentiment qui m'en est resté est qu'il voulait, sous cette apparente sévérité, masquer une immense tendresse. J'ai toujours, sous le verre de mon bureau, un dessin à la plume d'un dandy 19° siècle revenant de la bataille d'Hernani d'une rare élégance dans la simplicité du trait et qu'il m'avait adressé en manière de voeux de bonne année. Il estimait que la matière d'une oeuvre d'art avait peu d'importance seule comptait l'émotion que l'artiste avait à transmettre. Je me souviens d'une tete de Proust faite avec du verre à bouteilles qu'il utilisait en fusion coulé dans un moule de refractaire issu de son oeuvre de sculpteur. L'effet en était saisissant. Cela ressemblait à du bronze transparent. J'espère que le Musée de Chartres qui a recueuilli nombre de ses travaux saura un jour organiser une exposition. La discrétion d'Henri Navarre ne devrait pas être la cause de son oubli."

 

1er août 2007, par Isabelle Carreau :"Connaissez la vasque qu'il a orné de trois reliefs en 1953 et qui est installée au jardin Lecoq de Clermont-Ferrand ?"

 

12 janvier 2007, par Bruna HOEL :"Bonsoir, j'aimerais voir la signature de Henri Navarre, pour la comparer à celle qui figure sur un joli vase aux hirondelles, chiné cet été. Merci pour votre aide"