Paule MARROT

(1902-1987)

Paule Marrot est née à Bordeaux le 17 avril 1902. Elle arrive à Paris à 4 ans. Ses parents reçoivent musiciens, peintres, chansonniers : elle apprend à connaître, à la fois, les chansons du folklore et celles de Montmartre, les lieds de Schubert et les poèmes de Villon.

Cette ambiance eut une influence heureuse sur son caractère, sa sensibilité et ses goûts. A 13 ans, elle commence à dessiner, à 14, elle entre à l'Ecole Supérieure Nationale des Arts Décoratifs que dirige alors Eugène Morand. A 17 ans elle choisit un métier : la gravure et elle commence à imprimer elle même des bouts d'étoffe. Elle travaille avec un maître remarquable P.-L. Dussouchet qui lui fait comprendre la composition et aimer l'art décoratif.

Paule Marrot expose depuis 1922 au Salon des Artistes Décorateurs, dont elle est sociétaire. A l'Exposition Internationale de 1925 elle présente des tissus imprimés qui témoignent déjà de sa personnalité et annoncent un style nouveau : le jury lui décerne une médaille d'or. En 1928, la Bourse Florence Blumenthal lui est attribuée qui lui permet de louer, aux Batignolles, une petite boutique atelier où elle imprime, sur linoléum, des tissus qui intéressent quelques amateurs français et étrangers. En 1929 elle obtient une bourse de voyage. En 1932, après une participation particulièrement brillante au Salon des Décorateurs, un industriel d'Alsace lui propose d'imprimer ses tissus et lui donne ainsi toutes facilités matérielles pour réaliser son oeuvre.

C'est une véritable collaboration que seule la guerre interrompra, mais qui se poursuit dans un même climat d'amicale confiance. Grand Prix à l'Exposition de 37 Paule Marrot est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1951. Bibliographie : R. Moutard-Uldry, Paule Marrot. Coll. Les maîtres de l'art décoratif contemporain. Genève, Pierre Cailler, 1954. Le thème de la récente exposition de Paule Marrot « La demeure joyeuse » (Pavillon de Marsan Novembre 1953 - Février 1954) définit exactement l'apport d'une artiste qui allie une technique très sûre de dessinateur, de peintre et de graveur, un sens poétique de la nature et une connaissance réaliste de son métier : chez elle la fantaisie et la raison font bon ménage.

Paule Marrot a rénové, car il eut, en France, ses grandes époques, l'art du tissu imprimé, percale, cotonnade, linon. Parisienne d'adoption elle a des goûts et une expérience de terrienne. Son domaine ce sont les bois, les près, les potagers, les jardins avec toutes leurs fleurs dont les couleurs, les espèces et les habitudes lui sont familières. Parce qu'elle aime la nature elle n'a point voulu, ni osé, la styliser : la rose, le jasmin, le coquelicot, la primevère, l'oeillet s'épanouissent au long de ses tissus et y attirent oiseaux et papillons.

Ses gerbes, ses guirlandes, ses buissons, ses champs de blé, ses frondaisons sont à l'image de la nature l'i, tels les bouquets de fleurs fraîches, ils s'accordent avec tous les aspects de la maison citadine ou villageoise, aux meubles anciens ou modernes. Mais l'art de Paule Marrot ne se limite point à cette amicale fidélité :

En peintre elle harmonise les tonalités, e1l constructeur elle répète, alterne rythmes et valeurs. On aimerait affirmer que Paule Marrot, habituée à concevoir architecturale ment l'ordonnance intérieure de la maison, s'est consacrée au tissu fleuri parce qu'elle était convaincue à l'avance de sa nécessité esthétique et expressive et du rôle qu'il était appelé à jouer dans nos demeures. Ainsi Paule Marrot, depuis bientôt un quart de siècle a fait, de la modeste cotonnade imprimée, une oeuvre d'art complète, élément majeur de la décoration contemporaine.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 2 de 1954

 

 

 

 

 

7 décembre 2006, par Catherine Ader : "Bonjour, brocanteure,je souhaite vendre 6 panneaux de tissus de coton aux impressions de feuilles d'automne portant la signature de Paule Marrot.Auriez-vous une idée du prix auquel je pourrai les vendre ? Cordialement. C.ADER."