Auguste LABOURET

1871-1964

Auguste Labouret est né le 20 mars 1871 à Laon. Ancien élève de l'Ecole Ne Supérieure des Beaux-Arts il exerce depuis cinquante-cinq ans son métier de maître-verrier et de mosaïste.

Sociétaire du Salon d'Automne depuis sa fondation et de la Société des Artistes Décorateurs depuis 1912, il a participé à toutes leurs manifestations et aux Expositions de Milan, Anvers, Liège, Bruxelles, Rome, Philadelphie, New-York, Buenos-Aires, etc Hors concours à l'Exposition Internationale de 1925, président de la classe 40 (vitraux) à celle de 37, lauréat de la Société Centrale d'Architecture (prix Sédille), premier prix du concours des Fontaines lumineuses à Barcelone, Labouret est président du Syndicat général des Cristalleries et verreries d'art de France, ancien président de la Chambre Syndicale des Maîtres Verriers ; vice-président du jury à l'Ecole des Métiers ; membre du jury à l'Exposition Nationale du Travail et de l'Ecole des Arts Appliqués à l'Industrie.

Auguste Labouret, restaurateur de vitraux anciens de nombreux monuments historiques, créateur du vitrail en dalles de verre cloisonné ciment, a exécuté à ce titre un grand saint Christophe à l'Exposition de 1937 et les vitraux, pour des chapelles entre autres à Poitiers et au Canada où il a réalisé des ensembles de verrières pour la Cathédrale Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec. Il a exécuté de nombreux revêtements de mosaïque, en particulier le sol de l'Office du Tourisme à Paris, toute la décoration murale et lumineuse, en dalles de verre taillé au burin de la salle à manger du Normandie et selon ce même procédé de hauts luminaires pour l'église Saint-Odile. Auguste Labouret est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1937.
Auguste Labouret maître verrier et mosaïste est, en ces deux domaines, d'ailleurs assez proches (le vitrail n'est-il point une mosaïque translucide ?) un chercheur passionné qui ne se contente pas d'exécuter les importantes commandes qui lui sont confiées mais s'efforce, par de constantes exPériences et inventions techniques, de mul-tiplier les modes d'expression de ses matériaux de choix.. le verre et le marbre. C'est ainsi qu'après avoir restauré pendant des années des verrières anciennes, il a imaginé l'emploi d'éPaisses dalles de verres de couleurs juxtaposées et maintenues da' :ts une gangue de ciment coulé sur une armature métallique. Il obtient ainsi, en taillant ses verres avec la « marteline » le vieux marteau adopté par les grecs et les romains pour la mosaïque, une transparence colorée qui s'oppose à l'opacité constructive du ciment. Vitraux d'un grand pouvoir expressif et d'une solidité à l'épreuve des siècles.

Partant, de même pour la mosaïque, d'une connaissance approfondie de techniques anciennes, il a remis en usage certains procédés négligés, tels, pour les revêtements de sol, l'emploi du granito-marbre avec joints de dilatation en cuivre, voire en alluminium.

Ne connaissant d'autre limites que celles de son imagination, de son intarrissable désir d'inventer, de tirer parti aussi bien de la cave que du grenier mais aussi, quand il le faut, de sèrieuses salles officielles il s'efforce de réaliser -paradoxale entreprise -tout en préservant une liberté totale -quant aux thèmes et moyens d'expressions -des ordonnances et des meubles qui aient -malgré l'absence de principes -chance de ne point se démoder et de durer.

Pour ces mosaïques murales il a parfois employé de petits éléments de marbre, incrustés en relief dans le ciment et ensuite taillés au marteau qui, pour telle grande figure de Christ, donnent une sensibilité tactile et efficace à la matière. L' oeuvre d'Auguste Labouret, nombreuse, diverse, foisonnante d'inventions techniques au service d'une inlassable imagination créatrice se poursuit, surtout au Canada, où la décoration de grands édifices religieux lui est confiée.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 4 Mai 1954

 

 

 

 

15 décembre 2003, par SEYDOUX FLORIAN : "Avez-vous la possibilité d'apporter un élément de preuve au fait que Auguste Labouret serait l'inventeur de la dalle de verre ? Beaucoup de chercheurs attribuent en effet cette technique à Jean GAUDIN, maître-verrier de la même période qui en aurait donné une illustration concrète en 1925 à l'exposition des arts décoratifs et industriels. Merci des éléments que vous pourriez m'apporter dans le cadre de ma recherche universitaire. Florian Seydoux.X FLORIAN."

     27 décembre 2003 : "Monsieur Seydoux, Il n'est en aucun point précisé dans cet article qu'Auguste Labouret fut l'inventeur de la dalle de verre. Il est en effet à l'origine du vitrail en dalle de verre, cloisonné de ciment, et non de la dalle de verre elle même.  Cet article a été emprunté au Dictionnaire des Artistes Décorateurs, reproduit également dans les cahiers de la Céramique, du verre et des arts du feu, et dans cette revue Mobilier Décoration Mai 1954. En Esperant avoir répondu à votre demande. Bien Cordialement et Bonnes Fêtes. L'admin."

          5 janvier 2004, par Bernard Savaëte :"La dalle de verre est un produit très ancien. La dalle de verre est obtenue par coulée du verre en fusion sur une surface plane (qui peut être un lit de sable ou une surface de métal) la galette de verre est ensuite refroidie lentement pour que puissent y être découpés, ultérieurement, les volumes désirés. Cette technique est connue depuis très longtemps (deux milliers d'années) Les premières fenêtres étaient des dalles de verre coloré enchâssées directement dans une ouverture de maçonnerie. Ce qui a été fait au cours du 20e siècle c'est la mise en oeuvre de dalles de verre dans un réseau de béton ou de résine époxy pour en faire des vitraux. Auguste Labouret a revitalisé des techniques anciennes en créant une mise en oeuvre des dalles dans du béton pour créer des vitraux. C'est cela son travail original."

               18 février 2004, par Isabelle Baguelin :"Bonjour,  Je viens de lire par hasard votre questionnement sur la naissance de la dalle de verre. J ai effectué des recherches sur la dalle de verre l'année passée pour un mémoire de muséologie et aimerais vous apporter quelques précisions.  Auguste Labouret a en effet déposé un brevet pour la technique de dalle serties de béton en 1933. Les recherches menées à l'atelier Gaudin par Jean-François Luneau ont cependant révélées que Jean Gaudin a fait construire un four dans la verrerie Albertini en 1929 pour couler les dalles de verre qui sont encore employées aujourd'hui. Il a de plus réalisé des oeuvres en dalle de verre serties de ciment en 1925 (il s'agissait de panneaux indépendants) puis, de manière plus "aboutie" et plus monumentales, en 1929.  Auguste Labouret apparait donc de manière juiridique comme l'inventeur de cette nouvelle technique mais la chronologie montre que les deux verriers ont fait des recherches plastiques a peu près à la même date...  Bonne continuation,  Isabelle"

                    21 janvier 2006, par Cédric :"Jean Gaudin à réalisé dans l'église de Migné auxances (86) un retable en dalle de verre au béton en 1931. Son père Félix Gaudin et lui même étaient verriers et mosaïstes, ils firent des recherches pour réaliser des mosaïques lumineuse vers la fin des années 20."

 

1er octobre 2004, par Matthieu Lachance :"Je travaille à la Basilique Ste-Anne-de-Beaupré et tout ce que je peux dire, c'est que les deux hommes se connaissaient très bien puisque vers 1939-1945, ils ont travaillé ensemble à la fabrication de la mosaique de la voûte principale de la Basilique. C'est après ce travail commun, que M. Labouret a commencé les vitraux de la même basilique, après la deuxième guerre. Il est probable que les deux hommes se sont influencés dans leur technique, quant à savoir qui a "créé" le principe de la dalle de verre, je ne pourrais en apporter de lumières. Malheureusement, le R.P. Laurent Proulx, superviseur des travaux à l'époque est décédé cet été (juillet 2004) et je ne peux donc avoir accès à des témoignages de vive-voix d'un témoin important du travail des 2 hommes.  Matthieu Québec, Canada"