Gustave GAUTIER

1911-1980

Gustave Gautier, né le 30 avril 1911 à Nantes, commence à dessiner tout jeune avec son grand-père Edouard Robert, maître imprimeur à Nantes.

Attiré par l'architecture, il entre à l'Ecole des beaux-arts de Nantes ; en 1931 il est à Paris et choisit, à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, la section d'architecture.

Encore à l'Ecole il entre en rapport avec l'Union des Artistes Modernes (U.A.M.) et finalement travaille chez René Herbst où il trouve l'esprit et le soutien moral qu'il recherchait. A l'Exposition de 1937, il obtient sa première récompense officielle pour sa collaboration à la présentation de la section du livre (Bibliothèque Nationale).

La guerre arrête ses études et débuts d'activité artistique ; il revient en 1945 des camps allemands et reprend contact avec l'U.A.M. mais abandonne l'architecture pour la décoration dont l'évolution répond mieux à l'orientation de ses recherches et de ses goûts. A partir de 1947 il expose au Salon d'Automne, (section de l'U.A.M.) puis aux Salons des Arts ménagers et des Artistes décorateurs où il présente ses meubles de série en éléments démontables et continue à participer à Paris et à l'Etranger aux manifestations d'art décoratif.

En dehors de la décoration intérieure, d'appartements, de villas et de magasins de luxe, surtout en Bretagne, il collabore avec des industriels pour l'édition de meubles de série. Membre de l'U.A.M., de la Société du Salon d'Automne, des Artistes Décorateurs, de l'Union des artistes décorateurs créateurs d'ensemble et de l'Association des créateurs de meubles de série, Gustave Gautier a reçu en 1949 et 1952, des plaquettes de la Société d'Encouragement à l'Art et à l'Industrie.

Les goûts et les convictions esthétiques de Gustave Gautier le dirigèrent spontanément vers le groupe de l' U.A .M. et son stage chez René Herbst acheva de le gagner à des principes auxquels il adhéra sans réserve. Fidèle à des principes, absence de décor, formes rationnelles, adaptées à la fois à l'usage et au cadre architectural, il les marqua tout de suite de sa personnalité. Gustave Gautier aime les volumes robustes, simples et il sait obtenir d'intéressants effets décoratifs des éléments fonctionnels.  Il désire que les meubles fassent partie du mur, aient un lien sensible et logique avec l'architecture de la Pièce qui est parfois ceinturée d'un cadre de bois, faisant solives, boites à rideaux ou permettant des éclairages indirects, les seuls dont il use, il a horreur des lampes qu'il a prohibées, ses meubles eux-mêmes sont souvent équilibrés par une sorte de cadre alors que les parois sont presque toujours transparentes, laissant apparaître ici les livres, là des objets «  naturels  » «  coquillages  », «  papillons  », «  fossiles  », «  roses des sables  », grès ou verreries qui apportent, à côté de la rigueur des formes, l'élément sensible.

D'ailleurs la glace joue un rôle important dans ses meubles, particulièrement dans ses petites tables volantes. Quant aux tissus il les aime sobres et généralement unis ou à fines rayures. Les cheminées sont aussi objet de ses recherches, il les trouve indispensables au confort et au rythme d'une Pièce.

Bien que ces différentes recherches esthétiques, ces raffinements et un goût très marqué pour les belles matières relèvent d'installations de luxe, il emploie de préférence alors les bois clairs, sycomore, merisier, citronnier vernis, Gustave Gautier s'est en même temps spécialisé dans la création et l'étude des ensembles mobiliers édités en grande série mais dans lesquels s'affirme toujours son goût pour un rationalisme humain et généreux.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 8 Novembre 1954

Photo : Jean Collas / Molinard