Batistin SPADE

(1891-1969)

Baptistin Spade est né à Marseille le 13 mars 1891. De 1905 à 1908, il travaille à l'École des beaux-arts de Marseille. Se fixe à Paris en 1908 où il continue à étudier dessin, peinture et sculpture et en 1910 s'Installe modestement en qualité de décorateur : peu à peu Il monte ses propres ateliers d'ébénisterie, de tapisserie, bureaux de dessin.

Spade a réalisé dans une carrière déjà longue et très remplie, des points de vue de l'architecture Intérieure et du mobilier, de très importants travaux pour des particuliers, à Paris et en Province : appartements, villas, châteaux, et à l'Étranger : Belgique, Suisse, Amérique du Nord et du Sud. Il a également aménagé des bureaux pour les grandes Compagnies de navigation, d'assurances et pour des banques. Dans le même temps, Spade a travaillé pour le Mobilier National qui lui a acheté des meubles pour différents ministères ou lui a confié l'exécution d'ensembles plus importants pour les ministères du Travail, de la Marine Marchande, des P.T.T. et des Finances et une partie de l'Installation des Ambassades de France, à Varsovie et à Ottawa.

Enfin Spade a collaboré à la décoration et à l'ameublement d'une trentaine de paquebots pour les Compagnies Générale Transatlantique, de Navigation mixte, Paquet et pour la Société générale des Transports maritimes, etc.  Il a réalisé entre autres la salle à manger de 1ere classe, pour le « De Grasse  » ; les salles à manger de 1ere classe et de la classe cabine, l'appartement du Commissaire Principal pour « l'Ile de France  » ; le grand salon de 1ere classe et les salons de musique et de bridge pour le « Liberté » ; le fumoir, le lido et la piscine de 1ere classe, la grande descente et le hall, appartements de luxe pour le « Flandre », différents ensembles pour la « Ville d'Alger  » et pour la « Ville de Tunis  ». Des locaux de 1ere classe des paquebots « Kairouan  », « Lyautey » et « El Djezair  ».
Spade estime que la France est dans tous les domaines de l'art, et particulièrement dans ceux de l'ébénisterie et de la décoration, un pays de grande tradition, de goût et de technique : il convient donc, tout en s'adaptant à des conditions nouvelles et au style de notre temps, de rester fidèle à ces bases solides et d'y puiser l'essentiel des thèmes constructifs et ornementaux. Spade, qui n'est resté peintre que pour son Plaisir personnel, aime les meubles de qualité et uniques mais il étudie, quand les circonstances l'imposent, les problèmes plus modestes et d'une actuelle nécessité en rapports avec l'exiguïté des appartements et le nombre restreint de Pièces.

Il a toujours préféré les bois clairs en particulier le frêne de fil, mais use volontiers du noyer et du palissandre dont il s'efforce d'atténuer la gravite par l'emploi judicieux de couleurs, tissus, tentures, tapisseries et tapis dont il dessine les maquettes.  Il emploie, à chaque fois que l'usage ou le style le permettent, des matériaux nouveaux. Mais ses préférences le portent à user, surtout pour les ensembles de luxe, de la laque, rehaussée de frottis d'or, unie ou gravée, pour les revêtements muraux et certains meubles.

Spade enfin fait souvent appel à la collaboration des maîtres de l'art décoratif contemporains, qui participent ainsi à la somptuosité ou aux raffinements des ensembles décoratifs dont il assure l'ordonnance.

 

Sources : Mobilier et Decoration N°1 de 1954