André-Louis PIERRE

(1905-1964)

André-Louis Pierre est né à Chartres, le 9 août 1905. Licencié es lettres, diplômé de l'Institut d'Art et d'Archéologie, de l'Ecole du Louvre, ancien élève de l'Ecole des Chartes, élève de l'Ecole pratique des Hautes Etudes (sciences religieuses, art chrétien, iconographie et liturgie), décorateur peintre verrier et mosaïste, agréé des Beaux Arts, attaché à la Restauration des Monuments Historiques, vice-président de la Société des Artistes Décorateurs, il participe, depuis 1942, à ses salons. Il avait exposé depuis 1924, au Salon des Indépendants.

Pendant la guerre à la Nationale des Beaux-Arts et en 1911 au Salon d'Automne.

- C'est de 1922 à 1928, à Chartres, dans l'atelier de Lorin, chargé de la restauration des vitraux de la Cathédrale qu'il a commencé d'apprendre le métier,

- De 1928 à 1930, il travaille chez Barillet,

- De 1931 à 1934, chez Gaudin, puis prend son indépendance et organise, après la Libération, son propre atelier.

- De 1928 à 1930, il exécute à la Basilique Notre Dame de Lorette, mosaïques et fresques ;

- En 1930, à Hénin Liétard, il fait ses premières réalisations en dalles de verre et ciment ;

- De 1934 à 1939, il réalise les vitraux du Monastère des Franciscaines, rue Marie-Rose, à Paris ;

- En 1938, de la Cathédrale Sainte-Catherine, à Alexandrie ;

- En 1944, l'Etat lui confie ceux des chapelles Saint-Joseph à Montrouge et Saint-Jean à Cachan.

Il a exécuté de nombreux ensembles de mosaïques, peintures, fresques et vitraux pour les Monuments Historiques. Entre autres pour l'église de Saint-Pierre et Saint-Paul à Montdidier, à Saint-Nicolas-du-Port, à Damvillers, Beaugency, Blamont, Zetting, enfin toutes les verrières de la Basilique des Pères du Sacré-Cœur à Issoudun.

Professeur d'histoire et des techniques d'art à l'Ecole supérieure des Travaux publics, membre du Conseil supérieur des Beaux Arts au Ministère de l'Education Nationale, André Pierre est Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1952.
L'art du peintre verrier requiert les connaissances les plus étendues et les Plus complexes.

De toute évidence il doit se familiariser avec les exigences liturgiques et, pour alimenter son inspiration, même dans le cas fréquent où les grandes étapes du thème sont imposées par le clergé, l'artiste doit pouvoir les animer de tous les épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament sans oublier les trésors poétiques de la Légende dorée.

Mais il doit surtout connaître les ressources techniques, matérielle, d'un art dont les innombrables chefs-d'œuvre constituent une somme de principes essentiels.

Quelle que soit la liberté d'écriture, d'interprétation des thèmes traités cet art est dominé par des lois auxquelles le peintre-verrier doit humblement se soumettre qu'il réalise lui-même, ou confie à un technicien, l'exécution de son carton. C'est parce qu'homme de métier, André Pierre en a étudié, par la restauration des vitraux anciens, les secrets manuels et spirituels, qu'il sait demeurer dans l'authentique tradition.

La tenue générale d'une verrière est le résultat d'un certain équilibre entre l'échelle des morceaux de verre la constituant. Cet équilibre est fonction également des données d'éloignement, d'éclairage, d'orientation, en un mot des dispositions architecturales dans lesquelles la verrière s'intègre. Figuratif ou abstrait, religieux ou civil, un vitrail peut répondre, quel que soit son sujet à sa mission de paroi translucide et il apparaîtrait logique qu'une Place importante lui soit réservée, comme à la tapisserie et à la fresque, dans l'architecture contemporaine.

Le petit vitrail, inspiré par Rimbaud et destiné à une bibliothèque, qu'André Pierre avait présenté au Salon des Décorateurs de 1947 témoignait de façon intéressante, et riche en possibilités de toutes sortes, de son éventuel retour dans nos demeures privées.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 1 Fevrier 1955