Etienne-Henri MARTIN

(1905-1997)

Etienne Henri Martin est né à Paris le 7 avril 1905. Elève à l'Ecole Boulle, il y étudie spécialement le métal. Collaborateur d'Edgar Brandt de 1923 à 1928 il expose, dès cette époque et à ce titre, au Salon des Artistes Décorateurs.

En 1925, à l'Exposition Internationale des Arts décoratifs, il est chargé par le Directeur de l'Ecole Boulle, de la décoration du Salon de réception de la Ville de Paris : il obtient un Grand Prix. Il travaille successivement à l'Atelier Primavera du Printemps, aux Services de Décoration du Louvre qu'il dirige ; Chef d'agence et collaborateur de René Prou, il est enfin Directeur artistique et technique aux grands magasins du Bon Marché à Bruxelles où il reste jusqu'en 1950.

Etienne Henri Martin qui a été lauréat du Prix Blumenthal, a obtenu aux Salons des Artistes décorateurs, auxquels il a participé depuis 1931, et à l'Exposition Internationale de 1937, Grands Prix, diplômes et médailles de la Société d'Encouragement à l'Art et à l'Industrie. Depuis son retour de Belgique, il a repris ses participations aux Salons des Artistes Décorateurs et des Arts Ménagers. Il est membre du Comité de la S.A.D. dont, il est trésorier. En dehors de nombreuses installations privées et d'établissements publics en France et en Belgique, il a collaboré à l'aménagement de paquebots ainsi qu'à la décoration de la Salle du Conseil de la Société des Nations avec René Prou.

E.-H. Martin qui est professeur honoraire de l'Ecole des Arts appliqués et, depuis 1950, professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, a reçu commande par le Mobilier National du bureau de Robert Rey, à la Direction des Arts et Lettres. L'un de ses meubles, acquis par l'Etat, figure au Musée d'Art Moderne.

Etienne-Henri Martin par ses diverses activités a acquis une sérieuse expérience des problèmes de l'art décoratif contemporain dont il mesure l'importance, tant du point de vue national que de ses propres responsabilités, vis-à-vis de ses élèves. Si de son passage à l'Ecole Boulle il a conservé le goût de la belle ébénisterie, de sa collaboration avec Edgar Brandt il a gardé celui du métal et le sens de sa valeur ornementale.

A l'occasion il aime réaliser des meubles de luxe pour lesquels il allie les piétements en bronze doré ou des éléments en métal sculpté à la préciosité d'un beau bois ou aux délicates et sourdes colorations de la laque. Par ailleurs Etienne-Henri Martin est convaincu, il Y travaille depuis 1937,du rôle actuel et futur du meuble de série dans l'art décoratif. Mais il estime qu'il faut, en ce domaine comme en tous autres, rester fidèle à une tradition de bonne et solide fabrication, adaptée aux techniques actuelles.

Etienne-Henri Martin a pu comparer, au cours de ses nombreux voyages, la qualité matérielle et les prix de ce qui se fait en Suède, en Italie ou en Suisse et il croit fermement, que le public français, très averti, et qui sait apprécier la qualité technique, ne boude point tant de meuble de serie pour son aspect extérieur que pour sa mauvaise résistance au temps et à l'usage.

Parce qu'il a beaucoup expérimenté, il sait le prix d'une loyale exécution et quant au style il préfère à l'originalité forcée, a des combinaisons compliquées et onéreuses, les recherches de formes simples, bien adaptées a leur fonction et qui ainsi, matériellement et esthétiquement, auront toutes chances de Plaire et de durer.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 1 Fevrier 1955