Rose ADLER

(1892-1959)

Rose Adler est née le 23 septembre 1892. En 1917, elle entre à l'École d'Art décoratif de la rue Beethoven, dirigée par Andrée Legrand ; elle y restera jusqu'en 1925, mais en même temps, pressentant la nécessité de connaître parfaitement le métier de doreur, elle prend des leçons particulières avec Noulhac, remarquable technicien.

Ses premières reliures faites, en partie, sous la direction de ce maître et dans lesquelles se manifeste déjà son sens très libre des couleurs et des matières, exposées à l'École, furent acquises par des bibliophiles devenus ses clients réguliers, en particulier Paul Hébert. En 1923, à une nouvelle exposition de l'École, mais cette fois au Pavillon de Marsan, Jacques Doucet achète trois de ses reliures : elle entre ainsi en rapports avec le mécène pour lequel elle travaillera jusqu'à sa mort.

Depuis 1924, Rose Adler expose aux Salons des Artistes Décorateurs qu'elle quitte en 1929 pour faire partie de l'U.A.M. Elle participe à l'Exposition Internationale du Livre, au Petit Palais, en 1931, au groupe Chareau Cournault Gamler, en 1934, et à l'Exposition Internationale de 37, puis aux expositions de San Francisco en 39 et de New- York en 49.

Membre fondateur de la Société de la Reliure originale, elle participe à ses expositions à la Bibliothèque Nationale en 47 et 53 et à Lyon en 49. Rose Adler, dont une reliure fut acquise par la Bibliothèque Nationale en 32 et une par la Ville de Paris en 34, a des oeuvres dans les collections de bibliophiles français, anglais et américains, à la New York Library, au Musée d'Art Moderne de Paris et au Victoria and Albert Museum de Londres. Elle est Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1951.

Du jour où Jacques Doucet a remarqué les reliures de Rose Adler et lui a confié des livres, et aussi la réalisation d'objets dont il suggérait l'idée, elle a subi à la fois l'influence de cet homme au goût raffiné et celle du rénovateur de la reliure, Pierre Legrain, lui même suscité par le mécène qui désirait, pour ses livres d'écrivains et de poètes contemporains, des reliures modernes.

Rose Adler était alors une excellente technicienne et si, par la suite elle abandonna le métier et se contenta de dessiner ses reliures, elle avait acquis l'expérience de tout ce que le maquettiste peut exiger du « doreur » et elle a inventé, parce qu'elle les savait réalisables, des détails matériels d'une préciosité, d'une délicatesse féminine. Par goût et par amitié, Rose Adler a vécu et travaillé dans un milieu littéraire et artistique d'avant-garde mais, malgré les influences, reçues avec ferveur, elle a su préserver sa personnalité.

Elle construit et organise le décor d'un livre avec une logique, une rigueur architecturale et d'autre part elle apporte à ses conceptions une sensibilité, une grâce que n'altère jamais la moindre mièvrerie. Si son intarissable fantaisie lui a suggéré l'emploi des matières les plus variées, tous les cuirs y compris le daim, parchemin, liège, peaux de batraciens, bois, ivoire etc..., son imagination créatrice est toujours dominée par ses dons de coloriste.

Rose Adler éprouve avec une intense émotion le pouvoir expressif des couleurs : elle les oppose, les associe ou les harmonise avec autant de goût que d'audace. Mêlée, dès l'origine, à la rénovation de la reliure, Rose Adler, fidèle aux principes essentiels a poursuivi ses recherches dans le même esprit, d'où la remarquable unité d'une oeuvre qui la situe parmi les maîtres de la reliure contemporaine.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 1 de 1954

 

 

 

 

 

8 novembre 2007, par Bruno : "je voudrais savoir quand est ce qu'elle est décédée et savoir comment est ce qu'elle est morte juste pour savoir je cherche tout les gens connues de ce monde décédé. Voilà merci d'avance."

 

20 novembre 2006, par Montarbaud Chris : "Puis-je connaitre son monogramme ? J'ai hérité de ma grand-mère une salle à manger, dont les chaises ont des parties en cuir repoussées de feuilles et de fleurs et comportant le monogramme AR style art nouveau ? Merci de votre réponse."